Nous arrivons sur l’île de Java, plus précisément à Yogyakarta en avion depuis Makassar. Yogyakarta est connue comme le centre de la culture javanaise (pas seulement pour la chanson hein 🙂 ). Java est l’île la plus peuplée d’Indonésie, elle compte pas moins de 150 millions d’habitants sur les 250 que compte l’Indonésie. Ce qui fait aussi de Java l’île la plus peuplée au monde (devant l’île japonaise Honshū), et de l’Indonésie le quatrième pays le plus peuplé au monde et le plus grand pays musulman. Pour imager la taille de l’Indonésie, nous avons fait l’exercice de placer l’Indonésie superposée à l’Europe sur un site spécialisé. Le résultat est époustouflant, depuis l’est de l’Irlande l’Indonésie irait jusqu’au milieu du… Kazakhstan ! Les cartes géographiques de la planète étant trompeuses (sphère dessinée sur du 2D…), nous avons fait la même tête que vous à l’instant !
Java
A Yogyakarta, nous avons été visité les temples de Borobudur et Prambanan respectivement bouddhique et shivaïte. Tous deux classés au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991.
Prambanan est un ensemble de 240 temples qui, tout comme certains temples d’Angkor (au Cambodge), est dédié à Shiva. Ce dernier illustre notamment l’épopée et poème de Ramayana en y glorifiant les principaux dieux hindouistes que sont Shiva (le destructeur), Vishnu (le protecteur) et Brahma (le créateur).
Borobudur, autre monument de la région, est l’un des plus grands temples bouddhiques du monde ! Sur plus de 2’500m2, ce dernier comporte environ 72 stupas ajourés contenant chacun une statue de Bouddha (cloche avec un Bouddha). Malheureusement, neuf stupas furent gravement endommagés dû à un attentat avec neuf bombes perpétré par un islamiste.
Après ces magnifiques temples, nous avons pris quelques minutes pour aller visiter une intrigante église catholique de la région : Gereja Ayam ou plus communément appelée Chicken Church par les locaux. Construite dans les années 90′ cette dernière avait pour but d’être un lieu spirituel pour toute religion et devait avoir la forme d’une colombe. Sa ressemblance avec un poulet plutôt qu’une colombe lui a valu son nom actuel ! Depuis lors, cette église est avant tout une attraction touristique.
Après Yogyakarta, nous voulions voir les volcans de Bromo et Ijen sur l’est de Java. Une petite nuit en train est nécessaire pour relier Malang, le point de départ des excursions du mont Bromo. Nous avons pris un guide et un 4×4 pour aller contempler le soleil se lever sur le volcan (toujours actif) depuis Penanjakan, un point de vue ouvert sur les volcans de la région.
Après ce féerique lever de soleil, nous avons fait l’ascension du volcan. Une fois en haut, nous voyons l’immensité de ce cratère, mais surtout sentons le soufre que ce dernier dégage continuellement. Le sommet est situé à l’altitude de 2’329 mètres et son cratère fait 800 mètres de diamètre pour 200 mètres de profondeur. Sa dernière éruption a duré exactement un an jour pour jour, du 12 novembre 2015 au 12 novembre 2016.
Nous utilisons le reste de la journée pour le déplacement jusqu’au pied du volcan Kawah Ijen (2’386m). Volcan tristement connu pour ses porteurs de soufre et leurs conditions de travail inhumaines. Il est aussi très productif en soufre grâce à son lac le plus acide du monde. Ce dernier, en s’infiltrant dans le volcan se charge en minéraux et les re-propulse dans ses fumeroles sous forme de vapeurs. Vapeurs qui sont principalement constituées de dioxyde de soufre, de sulfure d’hydrogène, de vapeur d’eau ainsi que d’acide chlorhydrique. Plein de produits sympathiques pour la santé des porteurs ! Pour cristalliser le soufre et en augmenter sa productivité de grosses canalisations orientent les vapeurs (à environ 200°C) en un point, et tel un alambic le font condenser. Ce dernier se cristallisera à température ambiante à la convergence des canalisations. Le lac a un potentiel d’hydrogène (pH pour les intimes) de 0,2 (un pH dit neutre est de 7,0 !). Pour couronner le tout, en plus de son niveau d’acidité, le lac est chargé en chlore, en acide sulfurique, ainsi qu’en fluor (♪♫♪ et un peu de sucre en poudre). Avec la chaleur le soufre peut s’enflammer et produire des flammes bleues. La faible luminosité de ces flammes font que ces dernières ne sont visibles que la nuit. C’est pourquoi nous avons commencé notre ascension à deux heures du matin, pour atteindre le centre du cratère avant l’aube. Nous avons pu admirer ce phénomène ainsi que la cristallisation du soufre et le lever de soleil sur ce lac acide de couleur turquoise.
Chaque jour, deux cents ouvriers extraient manuellement plus de quatorze tonnes de soufre du fond du cratère. Entre 80 et 160 kilos par jour et par personne sont transportés pour ainsi être revendus au pied du volcan pour 0,05 centime par kilo. Soit 4 à 8 CHF pour une journée ! Avec ces charges aussi lourdes sur leur dos, et en y ajoutant des vapeurs extrêmement toxiques et corrosives (peu porte le masques à gaz), l’espérance de vie de ces hommes ne dépasse pas 50 ans ! Certains se sont reconvertis en guide (comme le nôtre) et donc n’ont plus besoin de porter ces charges et peuvent s’acheter un masque à gaz. Sachant à l’avance la difficulté de vie de ces personnes, nous avons mis toutes nos affaires dans un sac et avons remplis l’autre de barres de céréales et d’eau pour les distribuer aux porteurs dans le cratère.
Cachant les flammes bleues, les rayons du soleil ont apparu et se sont mis à refléter sur le lac montrant ses vapeurs de soufres.
Le soleil levé, on a commencé à découvrir de jour le site. Puis nous sommes remontés de notre cratère pour respirer hors de notre masque et admirer une dernière fois le panorama depuis le sommet avant d’entamer la descente.
Bali
Dès notre arrivée au pied ouest du volcan, nous avons pu apercevoir Bali qui est à seulement 45 minutes en ferry. Une fois nos billets en poche, nous voici repartis, une deuxième fois, pour l’île des dieux. Seule île indonésienne qui n’est pas monothéiste, mais bien hindoue avec 93% de sa population. Nous avons commencé notre périple par quelques jours de repos au sud, plus précisément dans la station balnéaire de Jimbaran. Très touristique cette partie de l’île nous a permis de faire des « vacances » pendant notre voyage. Au menu plage, surf, restaurants sur la plage ainsi que la vie nocturne avec ses bars et son clubbing.
Florès
Après ces quelques jours passés dans le sud de Bali, nous avons fait une pause de Bali pour un aller-retour sur l’archipel de Flores, plus précisément Labuan Bajo dans la région de Nusa Tenggara. Ce village est surtout connu pour être le point de départ des excursions sur la fameuse île de Komodo avec ses dragons du même nom ! Et pour les initiés, cet endroit est l’un des spots du top 5 mondial pour la plongée bouteille ! Les îles de la région sont volcaniques avec une majorité de volcans encore actifs. Les paysages de ces îles sont superbes et variés, avec une alternance de volcans, de savanes arides, de vallées verdoyantes et de forêts luxuriantes. Sous l’eau, les courants (même parfois violents) qui convergent autour des îles font de cet endroit une biosphère incroyablement riche ! La parc national marin de Komodo a donc une faune extrêmement dense. Nous avons pu tester notre premier « shot gun » en plongée, une passe sous marine en forme de tranchée concentrant tout le courant en un couloir et propulsant les plongeurs extrêmement rapidement jusqu’à une zone plus calme. Nous avons subis notre première attaque sur nos palmes par un poisson baliste titan. Nous avons admiré nos premières pieuvres changer de forme et de couleur instantanément sous nos yeux. Enfin, nous avons a bien profité de ces plongées uniques explosant de vie !
Quelques raies aigles et pastenagues à taches bleues.
Quelques poissons scorpions.
Tortues vertes.
Un peu de macro avec un nudibranche, une crevette et un serpent de mer.
Des loulous sous l’eau
Transformations instantanées de forme et de couleur chez une pieuvre
Vie corallienne

Nos amis les squales à pointes blanches.
Murènes.
Et surtout les magnifiques raies mantas à voir lors des plongées dérivantes au spot « manta point ». Une vingtaine de mantas et mantas océaniques en une seule plongée !
Après ces ballades subaquatiques, nous sommes partis à la rencontre d’un vieux dinosaure. Un varan de 2 à 3 mètres de longueur et de 70 kg, le dragon de Komodo. Nous avons préféré le voir sur l’île de Rinca, car en plus d’être moins touristique, elle est plus petite et possède plus de spécimens que sa voisine Komodo. L’île de Rinca nous apportait donc plus de chance de les voir !
Les îles du parc de Komodo et leurs paysages paradisiaques.
Nous prenons congé de cet endroit et repartons pour notre petite île de Bali.
Bali
De retour sur l’île des dieux, nous nous dirigeons cette fois-ci dans le nord pour voir Ubud et sa forêt sacrée aux singes. Malgré un fort tourisme sur l’île, Bali a gardé tout son charme et son authenticité pour autant que l’on sorte des sentiers battus. La gentillesse des locaux, les paysages verdoyant et les bonnes odeurs des offrandes font que l’on s’y sent bien.
Des ballades vers les magnifiques rizières
Toute bonne chose ayant une fin, nous finissons en beauté avec la visite du plus grand temple de Bali, le Besakih, un temple hindou balinais extrêmement important, appelé « Temple Mère ». Perché à 1000 mètres d’altitude sur le flanc du Gunung Agung (le plus haut volcan de Bali), ce temple à environ 800 ans et l’architecture symbolise l’équilibre de l’univers. Le volcan est tellement sacré que les Balinais orientent leur maison, leur temple et même leur lit à ce lieu saint. Ce site de 86 temples est un haut lieu de pèlerinage pour les habitants de l’île qui y viennent régulièrement. Les nombreuses tours de bois richement sculptées sont appelées Meru. Ces dernières ont de nombreux petits toits, dont le nombre est toujours impair et varie en fonction de la divinité vénérée. Brama et Vishnou ont 9 étages, 11 étages est le nombre maximum et ils sont réservés à l’esprit du volcan et à Shiva.
C’est ici que nos septs mois sur le continent asiatique prennent fin. Pour tout vous dire, nous nous sentons bizarres, habitués à vivre à l’asiatique, c’est comme si nous quittions une sorte de « chez nous ». Nostalgiques mais excités de vivre d’autres expériences, nous partons pour un nouveau continent, l’Australie !
Magnifique!!! Des images époustouflantes, tant sur les volcans avec les levers de soleil aux couleurs saturées, vues grandioses et inédites. Mais encore des plongées superbes avec des poissons multicolores, des crustacés, céphalopodes, mollusques, reptiles…. vraiment magnifique. Sans oublier Bali, Komodo et autres endroits de cette mystérieuse et magique Indonésie. Merci! Vivement la suite.
Pascal
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